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et si on se parlait utile !?
30 janvier 2014

les gender studies, exemple de polémique stérile faute d'un travail personnel suivi d'un débat ouvert

A l'heure des "petits phrases" stériles et des propos "définitifs" formulés en 140 signes, alors que se tendent les relations en entreprise et dans la société, comment se parler "utile" ? Comment faire du dialogue et du débat, en ligne comme en face-à-face, des leviers de discernement pour soi, de coopération avec autrui ensuite ?

Le spectacle audiovisuel nous donne à voir de piètres versions du débat : le débat tantôt comme un ring où l'essentiel paraît consister à terrasser l'autre, tantôt comme une bouffonnerie, où le but est de faire rire au détriment d'autrui. Jamais - ou si rarement : Merci Calvi ! - le débat comme tentative de s'enrichir de l'autre, de sa vision, de ses représentations, de son histoire, de son parcours.

Tant d'éléments de nos vies - personnelle, affective, familiale, sociale, professionnelle, citoyenne - bougent en ces années, tant de changements nous amènent à questionner nos choix, nos valeurs, nos visions, nos utopies, qu'il me paraît urgent d'apprendre, ou de ré-apprendre, à en débattre, pour tenter d'armer notre propre discernement, avant de tenter de convaincre qui que ce soit...

Prenons l'invraisembable polémique sur les gender studies, et cette étonnante démarche de retrait d'enfants des écoles au nom d'une soi-disante  tentative d'endoctrinement par le ministère de l'éducation nationale : combien parmi ceux qui ont retiré hier leur enfant d'une école publique ont-ils lu (ne serait-ce qu'un rapide compte-rendu trouvable sur maints supports, quitte à croiser ceux d'obédience différente) l'ouvrage de Judith Butler, l'un des premiers checheurs à avoir exploré la question de la différenciation sociologique des sexes - qui n'en fait ni une "théorie", ni un reniement de la biologie ?  Les quelques interviews de parents cités par les médias évoquent des rumeurs, des on-dit. Et de se conspuer, de s'affronter, de s'exclure, sur des bases aussi minces...

Or ce sujet constitue l'une des clés de compréhension et de fabrication du monde contemporain, si, comme de nombreux sociologues en France (Françoise Héritier notamment) ou ailleurs, l'envisagent, un déclin du modèle masculin dominant s'amorce pour les décenies et les siècles à venir.

Bien que "mécréant", agnostique sinon athée, je recommande fortement l'analyse du travail de Judith Butler qu'en fait aujourd'hui Le Collège Supérieur de Lyon, centre de réflexion d'inspiration chrétienne : un modèle... du genre !

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Commentaires
B
PS : cf. gender studies : référence de l'analyse citée dans le message précédent :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.collegesuperieur.com/cahiers-du-college-superieur.html <br /> <br /> (mise en ligne à partir du lundi 3 février)
et si on se parlait utile !?
  • Pour beaucoup, dialoguer, c'est "convaincre". Dans "convaincre", il y a "vaincre", et le reste. C'est vain, et le reste. Alors que "dialoguer", c'est conjuguer deux paroles, pour vaincre ensemble. Et si on se parlait utile, débattait utile ?
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